Migraine… quand tu nous tiens

23 Jan 2013 | Histoires pour guérir

Caroline est une jeune femme quadragénaire qui me consulte car elle aimerait se débarrasser de ses migraines qui la perturbent depuis la puberté. D’après ses dires il ne se passe pas une semaine sans migraine, parfois même plusieurs crises dans la semaine. Avec les années qui passent, elle doit prendre des médicaments de plus en plus fort car son corps s’accoutume aux drogues qu’elle absorbe tandis que leurs effets antalgiques diminuent. Durant mes études d’Ostéopathie, un de mes professeurs nous enseignait les manipulations crâniennes et nous avait décrit la migraine comme l’engorgement du système veineux intra-crânien. Cette vision matérialiste est souvent reprise par le corps médical qui aime les explications logiques dont on doit pouvoir vérifier les mécanismes ! Bien sûr j’ai appliqué rigoureusement la méthode qu’il enseignait mais sans jamais parvenir au succès escompté. Avec le recul et plusieurs milliers de consultations en ostéopathie, je peux affirmer qu’il ne s’agit que d’une thèse, de la littérature en quelque sorte, afin de combler coûte que coûte l’ incroyable incompréhension du véritable phénomène migraineux….

La migraine est une maladie très reliée à notre espace émotionnel . Les états émotionnels peuvent être comparés à des mécanismes de leviers qui maintiennent ou libèrent des états de crispation physique de plus grande intensité, ceux-ci étant capables de perturber ou réguler la physiologie du corps et créer ainsi les maladies ou leurs rémissions. Mais revenons à notre histoire… En plus de ses migraines, Caroline subit des maux de tête qu’elle différencie très bien des migraines. Ces maux de tête sont la conséquence de son intoxication aux médicaments. Les doses de médicament qu’elle absorbe désormais régulièrement sont si importantes qu’elles ont créé une véritable dépendance chimique. En fait, au fur et à mesure des années, elle est devenue accro aux médicaments qu’elle utilise pour combattre les migraines ! Quand elle n’a pas de migraine, elle n’utilise pas de médicament anti-migraineux mais développe des maux de tête comme un toxico en manque ! Caroline vit un véritable cauchemar. Quand elle me contacte elle est bien décidée à mettre un terme à cette situation plus qu’inconfortable, carrément invalidante sur le plan professionnel. En effet Caroline occupe un poste important de management, et sa disponibilité est très altérée les jours de migraine. Caroline est également du style à emporter les dossiers importants à la maison afin de les finaliser pendant le week-end. Elle ne sait pas refuser la charge de travail que lui impose son patron ; elle répond aux ordres  » comme un vrai petit soldat… » Le zèle qu’elle manifeste envers son entreprise n’arrange pas ses migraines car il s’exerce au détriment de son repos. Parallèlement au traitement ostéopathique, le médecin hospitalier qui suit Caroline, car elle représente un cas pour la médecine Allopathique, lui propose une cure de sommeil afin de supprimer sa dépendance aux médicaments anti-migraineux et tenter ainsi d’éradiquer les maux de tête hors migraine…C’est dire la situation compliquée dans laquelle se retrouve Caroline à propos de sa santé. Je recevais Caroline pour la troisième séance d’ostéopathie et les résultats n’étaient pas mirobolants. Nous avions tout juste diminué légèrement l’intensité des migraines, pas de quoi pavoiser avec un aussi piètre résultat ! C’est alors que Caroline me demande de soigner son index de la main droite car il lui fait un peu mal . Sur le coup , je trouve cette demande complètement saugrenue compte tenu de l’impact dérisoire que peut avoir la résolution d’une douleur fugace sur l’extrémité de l’index comparativement aux douleurs effroyables endurées lors d’une migraine qui me semblent prioritaires. Néanmoins je sais aussi par expérience que le corps possède son propre langage pour amener sur la voie de la guérison ! Je décide de traiter son index à l’aide de la fascias-thérapie. Les fascias sont des tissus très en connexion avec l’aspect émotionnel de la personne. Quelle surprise de constater lors de ce traitement que Caroline semble pointer de son index différents endroits du cabinet. En fascias-thérapie j’utilise mon corps comme un amplificateur des micros tensions que libère les tissus traités. Pour mieux ressentir ces micro impulsions Je ferme les yeux et me laisse guider par les tissus qui se déroulent sous mes mains. Cela provoque chez moi des grands mouvements qui parfois peuvent évoquer une action. A mon grand étonnement, c’est ce qui c’est passé ce jour là. Cependant, La scène que je venais de mimer me laissait songeur car je n’en comprenais pas immédiatement le sens ! bien entendu il s’agit d’une expression symbolique de la part du subconscient de Caroline. Dans ce contexte, rien ne sert de forcer l’analyse, le mental beaucoup trop borné ne peut resservir que ce qu’il connait déjà; c’est à dire les normes apprises lors des apprentissages mais certainement pas l’histoire particulière de Caroline que je ne connais pas. je décide de lâcher prise pour accueillir la réponse intuitive. Mais c’est bien sûr !  » je dois obéïr au doigt et à l’oeil qui me commande…!  » voilà l’explication que j’attendais. Comme la séance n’est pas terminée je décide de poursuivre le traitement crânien déjà amorcé lors des séances précédentes. Ma méthode de travail repose sur la vacuité de mon esprit, je me rend entièrement disponible à l’expression des tissus qui sont sous mes mains. cela ne m’empêche pas d’agir dans le sens des soins nécessaires bien au contraire. Sans attendre bien longtemps je perçois dans l’entourage affectif de Caroline, la présence d’un homme tourmenté par des actes qu’il a commis sous la contrainte et que bien entendu il réprouve au fond de lui même. En même temps, le crâne de Caroline semble se détendre sous mes doigts ! en fin de séance nous discutons ensemble pour identifier le personnage évoqué par l’affectif de Caroline. Elle me parle en premier lieu de sa grand mère qui pendant la guerre avait du prendre des décisions pas toujours faciles pour faire vivre sa famille. Je lui rappelle cependant que mon intuition évoque un homme agissant sous la contrainte ! En cherchant dans son histoire familiale elle me raconte la mésaventure de son grand-père, Alsacien et enrôlé de force par l’armée allemande pendant la seconde guerre mondiale. Les  » MALGRE NOUS  » , comme l’Histoire les appelle , servaient dans l’armée allemand pour des tâches subalternes et ne portaient pas d’armes. Le plus souvent ils étaient affectés à l’intendance et gare aux récalcitrants car les nazis avaient la gâchette facile. A l’évocation de ce personnage je confirme à caroline qu’il s’agit bien de lui. Ses tourments sont liés à cet épisode de la grande guerre auquel il a participé sous la contrainte. Il lui fallait obéir au doigt et à l’oeil sinon il exposait sa vie. Son expérience lui parait indicible, il ne peut donc pas s’en libérer. Caroline est dubitative car elle connait cette histoire mais lui accorde peu d’importance. D’ailleurs son grand père ne parle pas beaucoup de ce qu’il à vécu pendant la guerre. J’insiste auprès de Caroline et je lui demande de se rapprocher de son grand père afin qu’ils évoquent ensemble cette période de la vie de son grand père. Quand Caroline revient pour notre quatrième séance, Les migraines ont disparu de sa vie. Elle me confie également qu’elle a discuté avec son grand-père et qu’elle a découvert chez lui une grande souffrance liée à cet épisode de sa vie. Elle était loin d’imaginer tout cela. Le subconscient de Caroline, lui le savait et tentait à sa manière, à travers les migraines, d’ouvrir la conscience de Caroline sur ces faits afin d’apaiser ce noeud émotionnel familial. Nous avons alors pratiqué une dernière séance au cours de laquelle j’ai harmonisé les rythmes de son crâne et constaté la liberté retrouvée des mouvements intrinsèques de son crâne. Cette Histoire est de mon point de vue très emblématique du fonctionnement humain. Quand la charge émotionnelle d’un traumatisme individuel est trop lourde à porter par la personne concernée, certains proches peuvent décider d’aider à surmonter le déséquilibre persistant et tenter ainsi de restaurer l’harmonie familiale … Bien sûr tout se réalise sur des plans sub-conscients qui représentent la part « programmée » de notre existence. Il s’agit d’une étape structurante nécessaire pour appréhender correctement notre libre arbitre et la responsabilité qui en découle.

Remarque : les identités des personnages sont modifiées pour préserver l’anonymat.

Avertissement

Les faits relatés ci-contre étant réels, les identités des personnes ont été changées de façon à préserver leur anonymat et leurs secrets.

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