Encoprésie…!

Denis est un petit garçon d’une dizaine d’années. Il me consulte en compagnie de sa Maman qui s’inquiète de sa difficulté à garder ses sous vêtements propres. D’un point de vue médical l’encoprésie traduit l’incapacité partielle ou totale pour l’individu à retenir ses selles… Denis est un petit garçon très sensible, il aime la nature et part souvent en solitaire à la découverte des castors qui vivent dans les étangs près de chez lui. De prime abord j’écarte l’hypothèse d’une défaillance de ses sphincters car sa maman ne me rapporte aucun traumatisme ni maladie qui auraient pu les concerner. Je décide de me mettre à l’écoute de son ventre en posant ma main sur son abdomen. La réponse ne se fait pas attendre, Denis est hyper réactif et je perçois immédiatement le malaise. La problématique est tellement « noble » qu’elle me fait sourire. Je m’adresse à Denis en lui expliquant que j’ai deviné ce qui l’embête et Je lui demande de formuler à voix haute ce que j’ai compris tout bas…

Sa maman est très perplexe et ne comprend pas où je veux en venir. J’encourage Denis à verbaliser ce qui le tracasse au plus profond de lui même. Denis se met à pleurer , bredouille puis lâche enfin : << j’ai peur de perdre ceux que j’aime ! >>. Voilà ce qui bloquait notre petit homme ! Sa conscience précoce de la mort lui avait fait comprendre que ses proches et lui même n’étaient pas éternels. La perspective d’un décès prématuré dans son entourage proche lui faisait vivre de la peur. La pureté de sa pensée l’empêchait de se confier car pour Denis, exprimer sa pensée c’est donner de la force à son pouvoir créateur ! Du coup Denis se retenait afin de ne pas penser à tout cela. Mais c’est sans compter que l’être est régi par des règles dont nul ne peut s’affranchir indéfiniment ! Ce que la volonté essaye de dissimuler, l’esprit tente de l’exprimer par le biais du corps physique. On appelle cela une réaction somato-émotionnelle. Pour Denis, se retenir était possible jusqu’au moment où l »envie naturelle du corps à se débarasser de se qui l’encombre était la plus forte. Denis n’était donc pas encoprésique, au contraire, il se retenait jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus et l’incident devenait inévitable…Bien sûr techniquement je suis intervenu sur son côlon sigmoïde pour relâcher les tensions qui perturbaient son transit. Depuis cette séance, Denis n’a plus eu de problème.

Remarque: les identités des personnages sont modifiées pour préserver l’anonymat