Crises de tétanie et …péricarde

3 Oct 2012 | Histoires pour guérir

Bernadette me consulte pour une raideur cervicale marquée et des bourdonnements d’oreille. L’interrogatoire révèle que les troubles cervicaux se sont installés brutalement sans choc préalable et que la gène est très forte depuis quinze jours. Bernadette présente également des fourmillements récents dans sa main droite. Sa constipation chronique est renforcée depuis 1 à 2 années. Des palpitations cardiaques la gênent de temps en temps. Elle présente une légère dyspnée à l’effort. Tous ces symptômes sont apparemment dissociés mais nous verrons qu’il n’en est rien. Bernadette ajoute qu’elle a réalisé, il y a un an, une intervention de chirurgie esthétique au niveau du visage, sans apporter plus de précision sur le sujet. Ce détail prendra toute son importance au moment de la compréhension globale des troubles qui affectent Bernadette. La 1ère séance sera consacrée au traitement des différents plexus. Ce travail permettra de diminuer sans les faire disparaitre les symptômes de Bernadette. A cette occasion je comprends également que la raideur cervicale est ancienne, Bernadette souffre de ces maux depuis plusieurs années, mais l’intensité des dernières crises l’oblige à consulter. Au cours de notre deuxième rencontre Bernadette me confiera son drame personnel…

Son mari est atteint d’une importante infirmité à la suite d’un infarctus massif survenu il y a 8 ans. Au même moment, elle découvrait la double vie sentimentale qu’il menait. La maladie et la révélation concernant son mari déclenchèrent chez elle un cataclysme émotionnel ! Environ deux mois après l’accident vasculaire de son mari , elle est admise en urgence à l’hôpital pour une probable crise de tétanie, selon les dires du praticien hospitalier qui la reçoit . C’est à la suite de tous ces évènements que Bernadette perdra 8 kg et présente depuis une aménorrhée et des palpitations qui ne la quitteront plus. Depuis cette crise majeure, elle a la bouche toujours sèche… Avec la connaissance de toutes ces informations j’organise mon travail sur le thorax avec une visée particulière concernant les poumons car il me semble que Bernadette vit un véritable abandon… Une séance supplémentaire (la troisième) permettra une amélioration sensible de tous les symptômes de Bernadette. Encouragée par les premiers résultats, Bernadette n’hésite pas à me recontacter six mois après la dernière séance car la raideur cervicale un temps soulagée semble réapparaitre ! Avant de poursuivre, quelques explications sont nécessaires pour mieux appréhender l’art ostéopathique. En général, un traitement ostéopathique bien conduit donne des résultats appréciables, voire radicaux et définitifs. Cependant, dans une situation complexe, la confusion générée par un tableau clinique trop riche peut faire entreprendre le traitement des conséquences multiples et visibles à la place de la cause véritable qui est unique et muette. Cet égarement de la part du thérapeute provoque chez le patient un soulagement temporaire puis la réapparition des troubles à plus ou moins longue échéance, le plus souvent majorés en intensité et focalisés autour du véritable foyer de tension. Il faut comprendre que le traitement des adaptations que le corps a lui même installées, libère la tension principale, véritable source des troubles. Les symptômes se manifestent alors avec plus de force puisqu’il n’y a plus d’obstacle à leurs expressions. Cette situation n’est pas péjorative pour le patient, bien au contraire, car les symptômes deviennent plus lisibles et conduisent généralement à une meilleure compréhension des troubles donc à leur résolution. De cette manière, le traitement se fait en quelque sorte par une approche en spirale ! Après ces précisions voici la suite de l’histoire. En relisant mes notes je comprends que j’ai mal interprété le mal être dont souffre Bernadette. A l’évidence Bernadette est affectée d’une peine de coeur et non pas d’une angoisse d’abandon comme je l’ai initialement interprété en validant l’hypothèse de la crise de tétanie que m’a rapportée Bernadette. La description que me fait Bernadette de cette crise « initiale » est sans équivoque ; oppression thoracique, douleur dans la poitrine, bouche sèche, dyspnée, fatigue, attitude antalgique prostrée, absence de fièvre. Je décide de traiter le péricarde car ,de mon point de vue, Bernadette a subi une péricardite dite sèche et non pas une crise de tétanie. Pendant le traitement ostéopathique du péricarde je perçois nettement la détente du médiastin, de la gaine viscérale du cou ainsi que des fascias latéraux du cou et du visage qui gagnent les tempes. Cette technique libère la tension de tous ces tissus qui subissaient l’attraction du péricarde qui tirait tout à lui. Quand le traitement est terminé je demande confirmation à Bernadette concernant sa chirurgie esthétique, s’agissait il d’un double lifting temporal ? Sa réponse positive confirme ce qui m’est apparu évident lors du traitement : Le « glissement » (comme la pâte de verre des vitraux) des tissus du visage et du cou vers le coeur. Voilà comment une peine de coeur peut faire vieillir prématurément… Depuis cette séance, Bernadette va bien. Ses symptômes ont pour certains complètement disparu tandis que les autres ont fortement diminué. Elle se sent le coeur plus léger.

Cette histoire donne une bonne idée de la dynamique des fascias…qui sont des tissus de transmission de l’information, quelle que soit sa nature, mécanique, électrique, vasculaire ou autre… !!

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